Il y a de nombreuses fois où nous avons l’intention de faire une sorte de changement, soit relativement petit soit avec un impact plus important, et à la fin nous finissons par le reporter ou l’abandonner peu de temps après le début.
Que ce soit changer certaines habitudes pour être en meilleure santé, ou un changement de carrière plus ou moins drastique… Au final, vous n’avez pas osé franchir le pas ou avez abandonné plus tôt que vous ne le pensiez.
Beaucoup de mes patients se sont sentis frustrés et découragés lorsque leurs tentatives sincères de transformer leur vie n’ont pas produit les résultats souhaités.
Ils étaient pourtant fortement motivés et engagés, décidés à faire ce changement dans leurs vies… et finalement, également perplexes: «Qu’est-ce qui m’empêche de faire les changements que je veux tant?»
En les aidant à examiner attentivement tous les indices susceptibles de rendre leur processus plus fluide, j’ai accumulé une liste des 10 barrières, empêchements ou obstacles les plus courants qui nous empêchent d’avancer.
Souvent, ces barrières ne sont que des manifestations d’anciennes réponses qui avaient du sens à l’époque, mais qui empechent aujourd’hui des comportements plus productifs.
Le but n’étant pas de se débarasser de quoique ce soit mais de donner plus d’options de reponse, la tâche peut être parfois difficile mais reste faisable.
1. Vous recherchez la validation aux mauvais endroits.
Ou plutôt chez les mauvaises personnes. Lorsque nous allons commencer quelque chose de nouveau, il est normal d’avoir tendance à chercher une validation parmi ceux qui nous entourent, connaître leur opinion. Parfois c’est comme le petit coup de pouce qui nous manque, parfois c’est juste pour confirmer que nous aurons du soutien une fois la tâche emtammée.
Idéalement, nous devrions être indépendants et suffisamment forts pour ne pas avoir besoin d’aucun type de validation externe. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire (sentir)..! Alors plutôt visons vers QUI nous allons nous tourner.
Si vous avez tendance à chercher une validation chez quelqu’un que vous savez à l’avance qui va critiquer ce que vous voulez faire, posez-vous cette question : « Ai-je vraiment envie de faire ce changement ? ». Parfois nous allons inconsciemment chercher quelqu’un qui nous pousse dans la direction souhaitée… et cette direction n’est pas toujours celle que nous voulons consciemment.
Idéalement, entourez vous de personnes qui vous écouteront et ne seront pas nécessairement d’accord avec vous, mais qui vous aideront de manière CONSTRUCTIVE.
2. Vous niez vos barrières et vous vous auto-jugez.
Nous avons tous une série d’obstacles qui font obstacle à nos plans, et ce que nous faisons habituellement à ce sujet, c’est de nous en critiquer sévèrement et d’essayer de tenir le coup et d’aller de l’avant; quand la chose la plus simple serait d’aller dans une autre voie qui n’a pas cet obstacle.
Un exemple pourrait être une aversion aux salles de sport. Pour beaucoup, pour être en forme il faut absolument s’incrire à une salle.
Pas grave si on ne les aime pas, ce sont des excuses, ce qu’il se passe c’est que nous sommes paraisseux.
Nous nous obligeons à y aller pendant 1 semaine, peut être deux, et nous abandonnons parce que, vraiment, nous n’aimons pas cela.
Et si nous essayions de faire une autre activité phisique qui nous plaise d’avantage ? Danse ? Surf ? Rando ? Yoga ?
Il y a plein de chemins pour arriver au même but, choisissons plutôt celui avec moins d’obstacles.
Lorsque nous faisons quelque chose comme nous le souhaitons, nous sommes plus cohérents, notre motivation est plus grande et nous obtenons de meilleurs résultats.
Réfléchissez : quels obstacles pouvez-vous éviter pour faciliter le changement que vous recherchez ?
3. Vous insistez à ne rien faire jusqu’à ce que tout soit contrôlé, parfait et 100% sûr.
Il est important de savoir où vous allez, être informé/e et préparé/e. Mais beaucoup de gens utilisent cela comme excuse pour s’entraîner sans fin ou pour rester immobile en attendant que quelque chose se produise qui garantit que tout se passera bien. Viser la perfection est un but tout simplement inhumain, visez plutôt l’amélioration.
Nous ne pouvons rien contrôler à 100%. Le moment parfait n’existe pas et nous ne serons jamais parfaits non plus. Et si nous attendons que cela arrive nous risquons de rester la où nous sommes par défaut.
Si nous voulons que les choses se produisent, nous devons y aller et apprendre à faire face au risque de faillite et la certitude de l’imperfection. La beauté de commencer n’est pas seulement la motivation que vous ressentez, c’est que vous ouvrez les portes à des nouvelles opportunités que vous n’aviez même pas envisagées.
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » Nelson Mandela.
4. Votre chemin vers la réalisation est le souhait de quelqu’un d’autre pour vous.
De nombreuses personnes commencent leur parcours thérapeutique parce qu’une personne qui leur tient à cœur pense qu’elles devraient le faire. Quelque part en cours de route, ils se sont perdus en s’efforçant d’être ce que les autres veulent qu’ils soient.
Lorsqu’on leur demande quels sont leurs désirs, ils parlent du souhait de quelqu’un d’autre pour eux. Parfois, le souhait est personnel, mais la façon d’y parvenir est celle que la société ou des agents externs dictent.
Souvent, ils continuent de poursuivre des objectifs qui se désintègrent malgré leurs engagements forts et leurs efforts intenses. Il ne semble pas leur venir à l’esprit de défier les personnes qui les définissent ces obectifs à leur place, ou de chercher une autre voie qui leur soit plus propre.
Écoutez votre voix intérieure lorsque vous désirez devenir quelqu’un que vous aimeriez mieux. Est-ce vriament le chemin que vous choisiriez pour vous mêmes ?
Essayer de devenir quelqu’un que vous n’êtes pas censé être est une tâche impossible. Vous devez apprendre à développer votre propre voix, même si cela signifie risquer vos relations actuelles ou créer des frictions avec vos prôches. Votre « true self » bien le merite.
5. Vous cherchez des nouvelles options avec un œil pessimiste
Si vous avez vécu de nombreuses expériences blessantes dans votre vie, vous avez peut-être glissé dans le dangereux abîsme du cynisme et de l’amertume.
Ces sentiments créent une pré-défaite qui peut rendre de nouvelles possibilités plus difficiles à voir. La foi que le changement est possible comble le fossé entre les anciennes méthodes et les nouvelles options.
Permettre aux chagrins du passé de déterminer les limites futures est un chemin à sens unique pour rester coincé.
Certaines personnes ont eu des chagrins d’amour incroyables et semblent continuer à croire que la prochaine possibilité sera meilleure.
D’autres ont trop peur d’essayer à nouveau et passent leur vie à attendre un amour sans risques qui ne viendra jamais.
Les personnes ayant des attentes négatives peuvent quand même réussir, mais avec leur attitude ils vont « provoquer » souvent le resultat qu’ils craignent, laissant la personne pessimiste plus convaincue encore que la joie et la réussite n’est pas dans les cartes pour eux.
Ne vous jugez pas négativement si vous avez du mal à croire en un avenir meilleur, mais sachiez qu’il est également important de comprendre que ce que nous pensons influence ce qui se passe… parce que nous ne voyons que ce que nous nous attendons à voir.
Surveillez vos premières réactions à toute nouvelle opportunité : vous vous focalisez sur ce qu’il y a à gagner ou ce qu’il y a à perdre ? « Rien de risqué, rien de perdu» ou bien « Rien de risqué, rien de gagné » ?
Envisagez d’explorer les options plus complètement. Une enquête honnête n’est pas un engagement, mais plutôt une possibilité d’acquérir plus de connaissances avant d’abandonner.
Positivez, croyez, visualisez… et vous verrez.
6. Certains de vos traits de personalité de base vous retient.
Il existe plusieurs traits de personalité qui font de la transformation un chemin difficile à emprunter. Certains ont été aggravés par un traumatisme, d’autres ne font que partie de votre ensemble génétique et culturel.
Les traits de personnalité de base sont difficiles à changer completement, mais nous pouvons apprendre à les manifester à différents niveaux selon la situation.
Prendre le temps d’évaluer comment vous réagissez de manière caractéristique aux nouvelles possibilités vous aidera à comprendre ce qui vous motive à aller de l’avant ou vous retient à rester la où vous êtes. Le simple fait d’être conscient de vos réactions typiques peut vous aider à les moduler.
Les traits de personnalité de base qui empêchent le plus souvent les gens de se transformer sont la tendance à l’anxiété, à la dépression, à l’inertie, à l’insécurité, à la dépendance, à la co-dependance, à la compulsion, à l’impatience et la basse tolérance à la frustration.
Les personnes anxieuses, par exemple, ressentent le besoin d’une sécurité prévisible (puisque, de base, cette sécurité n’est pas là internement). Bien que cela puisse être une illusion, ils pensent au moins qu’ils peuvent contrôler leur vie s’ils ne prennent pas beaucoup de risques. Les personnes dépressives chroniques sont à court de carburant et n’arrivent pas à connecter avec l’energie interne pour faire quelque chose de différent. Une faible tolérance à la frustration peut rendre l’attente de récompenses difficile, l’échec insuportable et le besoin profond de s’échapper peut être trop difficile à surmonter, sans importer à quel point une personne comprend la nécessité du changement.
Ces traits de personalité peuvent également avoir des aspects positifs que vous ne voulez pas abandonner, mais vous pouvez apprendre à prédire vos réponses et pratiquer des manières plus assertives d’agir et de vous exprimer.
Avec du travail personnel, de nombreuses personnes modulent ou transforment des comportements qui leur ont fait perdre des options dans le passé.
7. Certains de vos habitudes ou rituels vous empêchent de bouger
Tout au long de votre vie, vous avez exploré, trié, choisi et adapté des comportements à la suite de réalisations, d’échecs, de traumatismes, d’opportunités, d’attachements, de désirs, de frustrations…
Malheureusement, la plupart des habitudes et des rituels sont formés inconsciemment et s’installent souvent sans trop de réflexion ni d’intention. Ils sont renforcés par des comportements répétés et restent par défaut, tout en limitant les nouvelles options.
Nous savons souvent que nous souhaitons arreter telle ou telle habitude, mais avez-vous réfléchi à ce que vous voulez faire à sa place ? La plupart des gens sont plus disposés à abandonner un ancien comportement quand un nouveau semble possible, mais trouvent cela plus difficile sans cette option.
Par exemple, si vous souhaitez arrêter de consulter les réseaux sociaux et Internet pendant de nombreuses heures chaque soir, remplacez cette habitude à cet espace de temps par la lecture, du stretching, un sport ou un cours du soir. Ce faisant, vous remplissez l’espace vide que vous avez créé et vous risquez donc moins de vous laisser aspirer dans l’ancienne et familière habitude.
Notre comportement par defaut sera toujours la si nous en avons besoin, nous ne faisons qu’amplifier les options de reponse disponibles.
Pour instaurer des nouvelles habitudes, le mieux c’est de bien les définir afin de ne pas tomber dans la procrastination (par example : « je vais lire 15 minutes tous les soirs avant dormir » ou « je vais courir 20 minutes 3 fois par semaine ») et d’aller petit pas à pas, car c’est comme ça que l’on arrive au sommet.
Choisir de vivre une vie consciente et intentionnelle peut, au début, sembler beaucoup de travail, mais c’est le chemin pour ne pas être enfermé dans un passé qui se répète sans cesse.
8. Vous vivez avec une douleur inconsciente ou opprimée
Dans ma pratique, je vois souvent des gens faire tout ce qu’il faut pour créer une vie meilleure, mais ils continuent de retomber dans des schémas de pensée et des comportements inefficaces et surutilisés. En creusant un peu plus profondément, il est devenu évident qu’ils sont retenus par un traumatisme passé non résolu qu’ils n’ont pas pu gérer ou intégrer.
Beaucoup de gens enterrent et même nient ses traumatismes pour des raisons tout à fait compréhensibles. Peut-être ont-ils été laissés de côté lorsqu’ils avaient besoin de quelqu’un. Peut-être qu’ils n’ont jamais été capables de dire à quel point ils ont été blesés. Parfois, il est simplement plus facile de prétendre que le chagrin n’est pas arrivé et d’essayer de vivre une vie meilleure sans y penser. La détresse réprimée est scellée par un mur émotionnel et forcée dans l’inconscient ou le semi-conscient… mais malheureusement, elle continue d’affecter le comportemnet et les choix de vie.
L’énergie nécessaire pour le tenir à distance peut voler la force vitale d’une personne, le caburant émotionnel et physique nécessaire pour le changement.
Les gens qui sont déterminés à changer se retrouvent souvent désireux d’aller enfin au cœur des traumatismes antérieurs dans l’espoir que ce processus libère l’énergie dont ils ont besoin. Et ça marche.
9. Vous êtes trop fatigués ou stressés pour effectuer les changements que vous souhaitez en ce moment
La vie peut coûter cher, et pour certaines personnes, beaucoup. Ils peuvent savoir ce qu’ils doivent faire pour changer, et même comment le faire, mais ils n’ont tout simplement pas l’énergie ni les ressources nécessaires pour effectuer ces transitions. Ils sont souvent pris dans un dilemme douloureux : ils peuvent voir un meilleur moyen, mais ne peuvent pas encore faire ce qu’ils doivent faire pour y parvenir.
Le stress est très épuisant en soi et peut provenir de nombreuses sources. Les maladies chroniques, l’age, la perte d’emploi, le décès d’êtres chers, la diminution des options et les exigences imprévisibles de la vie sont tous des sources de stress et des obstacles à la transformation. Lorsque les gens sont épuisés pendant une longue période, ils ont recours à des habitudes et à des rituels moins qu’optimaux mais qui les aident à « survivre » au quotidien.
Les personnes épuisées se tournent vers les autres pour les soutenir, ou se retirent du contacte afin de conserver les ressources émotionnelles, mentales, physiques et spirituelles dont elles disposent encore. S’il n’y a personne vers qui se tourner, ils peuvent essayer de s’échapper par l’alcool ou la drogue, en espérant qu’ils se sentiront mieux plus tard. Malheureusement, ces évasions négatives ont tendance à les rendre plus dissipées et à avoir davantage besoin de s’échapper.
Si vous êtes épuisé/e et stressé/e, ne vous mettez pas la pression pour faire des changements difficiles et plutôt essayez de vous reposer, de vous ressourcer, de faire des choses qui vous plaisent et vous entourer des gens qui vous font du bien. Cela peut être aussi simple que se faire un massage soi même avant dormir ou écouter une musique qui vous plaît… Au fur et à mesure que la fatigue et le stress diminuent vos forces pour le changement augmenteront.
10. Vous vous resistez à laisser derrière vous la personne que vous étiez
Parfois, le changement souhaité n’est forcément positif pour tout le monde, faudrait mieux parler d’un changement vers quelque chose qui vous convient plus à présent.
Nous attachons souvent notre identité à certains de nos roles ou activités : « je suis quelqu’un qui aime faire la fête et a tout le temps de l’energie », « je suis toujours le plus fort et plus en forme de la bande »… Mais qu’en est-il du jour ou cela change ? Vous vous retrouvez parfois à agir comme avant alors que votre vraie nature ne le veut plus. La peur de decevoir les autres et la difficulté d’accepter les propres changement sont aussi des puissants obstacles au changement.
Le changement exige que certaines des façons dont vous avez pensé et agi ne fassent plus partie de votre vie. Idéalement, vous pourriez intégrer tout ce que vous avez fait ou pensé à la nouvelle personne que vous voulez devenir, mais certaines de ces pratiques deviendront obsolètes ou opposées à cet objectif.
Considérez la vie comme une main de cartes: vous ne pouvez en contenir qu’un certain nombre à la fois. Ceux que vous tenez au centre sont votre essence, elles ne changent pas. Celles à l’extérieur peuvent être merveilleuses, peuvent rester pendant très longtemps, vous pouvez les aimer beaucoup… mais elles ne vous définissent pas. Elles sont remplaçables selon le moment de la vie et si une meilleure option émerge.
Aller vers ce qui est possible et souhaitable mais pas encore réalisé demande du courage et de la détermination. Céder à ce qui est connu est plus facile et sécurisant, mais choisir de rester limité par le passé fermera la possibilité à la découverte, à l’excitation et à une meilleure version de vous-mêmes.
11. Vous n’arrivez pas à vivre avec le discomfort de certaines emotions.
L’esprit n’aime pas quand vous sortez de votre zone de confort pour changer vos habitudes. Ce discomfort est quelque chose avec laquelle nous devons apprendre à vivre, au moins un certain temps, si nous souhaitons faire un changement qui n’est pas facile.
Nous pouvons nous sentir mal à l’aise avec certains changements, même ressentir une sorte de douleur.
Notre corps nous signale que quelque chose n’est plus comme ça l’a été depuis longtemps et cela peut créer d’un coté des sensations agréables (plus d’espace, plus de connexion) mais aussi la peur l’inconnu et toutes les sensations/émotions/sentiments désagréables qui y sont liés.
Nous entamons un changement pleinement décidé/es, mais dès que ces sensations/émotions/sentiments désagréables apparaissent nous revenons tout de suite aux ancienes façons, nous faisons tout ce que nous pouvons afin d’éviter de ressentir !
Ceci dit, c’est normale d’échouer à certains moments et retomber dans des vieilles habitudes, ne vous en faites pas. L’important est de remonter à cheval le lendemain en ayant appris ce que vous pouvez pour ne pas tomber dans le même trou ou faire la même erreur trop de fois.
Si vous travaillez par exemple sur une habitude d’être présent et attentif dans votre vie quotidienne, sachez que cette habitude est progressive, nous ne devenons pas experts en un jour !
Il faut être conscient que c’est ainsi que fonctionne souvent un changement d’habitudes : l’esprit offre une résistance (parce parce qu’il y avait probablement aussi des avantages que vous tiriez de votre ancienne habitude) mais petit à petit, avec patience et determination, la nouvelle habitude deviendra l’habitude de base.
Ces onze obstacles au changement sont tous surmontables.
C’est plus difficile quand vous en avez beaucoup, mais chaque triomphe rend les autres plus faciles à conquérir.
Beaucoup de mes patients ont commencé avec plus d’obstacles que d’espoir et ont pourtant atteint leurs objectifs.
Les professionnels de la santé mentale sont là aussi pour vous guider dans ce processus et vous aider à maintenir le cap et ne pas abandonner.
La plupart de personnes qui entamment un chemin de vrai changement personnel sont surpris de leur force et leurs capacités.
Courage.
