Connaissez-vous quelqu’un qui a l’air de vivre a 1000km/h ?
Cette personne qui parle vite, mange vite (ou ne mange rien) et bouge les jambes nerveusement quand elle est assise ?
Cette personne qui fait toujours plusieurs choses à la fois, comme si d’en faire seulement une était une perte de temps ?
Pour elle, c’est bien difficile de juste « se poser » : il faut toujours que ses journées soient bien remplies, il faut toujours qu’il y ait des activités à faire, des problèmes à résoudre, des choses à apprendre, de l’argent à gagner…
Bref, une personne avec une « check-list » qui paraît interminable.
On dirait qu’elle a une phobie de l’ennui !
Parfois on aimerait bien être comme elle, avoir l’énergie (et la discipline) de faire toutes les choses que nous aimerions faire… puis parfois elle nous ennuie, car on a l’impression de ne pas avoir le droit de nous reposer.
On peut l’appeler « workaholic », personne très performante, chercheuse de sensations… Mais dirait-vous qu’il s’agit d’un trait de personnalité… ou d’un mécanisme de défense ?
Sentir le besoin d’être occupé/e à tout moment peut être une réaction traumatique, une distraction basée sur la peur de ce que nous serions obligés de sentir et de reconnaître si nous ralentissions.
Beaucoup de personnes souffrant de Stress Post-Traumatique sentent le besoin d’être occupées avec quelque chose pour ainsi apaiser leur système d’alarme interne. Beaucoup de personnes trouvent plus facile d’être occupées que de faire face aux problèmes de leurs vies.
Parfois… Il est plus facile de s’occuper que de reconnaître que notre relation de couple n’a plus de sens…
Que de faire le deuil d’un être cher… Que de reconnaître que l’on a peur d’être ordinaires… Ou que l’ennui nous fait peur, car il nous confronte à toutes ces choses qui ne vont pas dans notre vie et que l’on décide parfois d’ignorer…
Je ne dis pas que toutes les personnes qui vivent à toute vitesse sont forcément en train d’essayer de combler un vide laissé par un traumatisme.
Je ne dis pas non plus que ce style de vie est plus ou moins bon qu’un autre.
Le traumatisme, la peur, la douleur, le manque d’assurance… peuvent prendre beaucoup de formes.
Si je peux me permettre, mes amis « hyper-actifs », je vous pose quelques questions :
Avez-vous déjà eu la sensation que vous avez trop de choses à faire mais dès que vous avez un peu de temps pour vous, vous avez besoin de vous occuper ?
Qu’est-ce qu’il se passe dans vous, quand vous arrêtez un peu ? Avez-vous essayé de ne rien faire pendant un certain temps pour voir quels sentiments surgissent ?
La question ultime serait de savoir ce qui vous pousse à bouger sans arrêt : la recherche du bonheur ? Ou la fuite de la douleur ?
Nous sommes capables de cacher plein de choses derrière une liste interminable de choses à faire ou un agenda bien rempli… La question est de savoir si nous avons envie ou si nous sommes capables de faire face à ce que nous cachons…
Ce n’est pas parce que nous sommes au sommet d’une montagne que nous allons pouvoir remplir vraiment nos poumons d’air frais.
Ce n’est pas parce que nous voyons des choses merveilleuses que nous allons être émerveillés.
Ce n’est pas parce que nous allons au plus beau des concerts que nous allons être capables de laisser la musique nous toucher.
Ce n’est pas parce que nous sommes quelque part que nous sommes vraiment « présents ».
Ce n’est pas parce que nous apprenons des nouvelles choses que notre cerveau se sent satisfait.
Ce n’est pas parce que nous connaissons plein de monde que nous avons des vrais amis.
Ce n’est pas parce que nous faisons plein de choses à la fois que nous arrivons à tout faire (et surtout « bien » faire).
Et finalement… Ce n’est pas parce que nous nous occupons tout le temps que nos blessures vont disparaître ou arrêter de faire mal.